Les débats les plus houleux des listes de diffusion sont toujours révélateurs de l'état des communautés. Illustration récente sur le Géorézo.
Le point de départ est classique.
Un innocent part en quête d'une "simple" donnée gratuite et libre de droit sur les limites administratives du Royaume. Notre Perceval ignore qu'il n'y a rien de mieux pour allumer l'incendie, en réveillant un de ces marronniers comme chaque liste de diffusion en possède. Et c'est parti pour un thread de folie.
Immédiatement, de bonnes âmes lui fournissent des indices sur divers lieux dans lesquels le Graal aurait été aperçu. Certains en profitent pour recaser les vieilles rengaines sur l'eden lointain (théorie selon laquelle ailleurs, tout serait libre, gratuit et simple ; alors qu'ici tout est petit, mesquin et compliqué). D'autres y vont de leur petit couplet poujadiste (tous en choeur : etaquoiquiservmezimpo)
Mais très vite des théologiens s'empoignent sur la juste rétribution de la sueur consacrée à l'édification de cette donnée. Les défenseurs de la petite entreprise créatrice d'emploi (et des données de qualité) joutent avec les preux chevaliers du service public désintéressé (étonnant comme les serviteurs de l'administration - moi y compris pendant des années - justifient toujours en public leur "activité" par l'affichage de leurs 75 heures de travail hebdomadaire). Procès en sorcellerie, accusations, noms d'oiseaux, allusions : la panoplie complète des invectives y passe.
Mais notre Preux Chevalier ne se laisse pas détourner de sa quête. Il poursuit son difficile chemin pour arriver au récipient ultime : Un site de limites administratives géré par les Nations Unies, caution insurpassable du service public international. Il trouvera là ce qu'il cherche. L'objet est à portée de main, téléchargeable en un clic. Et accompagné d'une mise en garde (que notre Perceval évitera de lire) comme quoi les données sont copyright Institut Géographique du Royaume de départ. Car ces données qu'il retrouve avec un brillant label international sont très exactement celles auxquelles il prétendait échapper au départ. C'est parfois compliqué la vie ...
Finalement la liste Géorézo, c'est comme Kaamelott, la qualité d'écriture en moins.
Thierry Rousselin
Petites précisions :
- Les données ne sont pas tout à fait les mêmes (pour moi, non spécialiste) : elle ne sont pas projetées et donc beaucoup simple à utiliser par les outils, essentiellement libre, dont je peux disposer.
- Et, beaucoup plus important, elles sont certes copyrigthées IGRoyaume, mais elles sont fournies sous des conditions tout à fait différentes par les Nations Unis : usage personnel ET public et redistribution autorisé.
Merci pour ce billet qui offre un bon résumé du statut des données publiques en notre Royaume.
Rédigé par : Innocent ou Preux Chevalier ? | 11 février 2005 à 09:51
J'ai pourtant cru rester calme et poli, et rétablir quelques vérités. Je n'ai invectivé personne. Dommage que cela soit perçu de cette façon, et tourné ici en ridicule. Mais si j'ai bien lu, ce blog est tenu par une société privée de services géographiques.
Il est aussi dommage que ne soient pas évoquées ici les réflexions qui ont suivi la discussion, au sujet des données administratives publiques, et du développement international d'initiatives de mises à disposition.
Sur ce, c'est lundi, une nouvelle semaine...
Signé : le soi-disant preux chevalier du service public.
Rédigé par : Laurent Jégou | 14 février 2005 à 07:40